Louis Garneau célèbre F.-X. Garneau
Il y a 150 ans aujourd’hui décédait le grand historien québécois.
Louis Garneau souligne le 150 anniversaire du décès de l’historien François-Xavier Garneau dans la maison François-Xavier Garneau, propriété de l’entreprise Louis Garneau.
Cette conjonction de Garneau n’est pas tout à fait une coïncidence.
François-Xavier Garneau s’est éteint il y a 150 ans aujourd’hui, le 3 février 1866, dans la maison qui porte maintenant son nom, rue Saint-Flavien, à Québec.
L’homme d’affaires Louis Garneau, président de l’entreprise homonyme, n’est pas à proprement parler un descendant du premier grand historien québécois, mais ils ont des ancêtres communs.
S’il avait entendu parler de l’historien durant ses études, Louis Garneau ne lui avait jamais porté un intérêt particulier. Jusqu’à ce qu’il apprenne, en 1998, que la maison où il a fini ses jours, vieille d’un siècle et demi, était en péril.
La maison victorienne a été construite entre 1862 et 1864 pour Abraham Hamel sur les plans du réputé architecte Joseph-Ferdinand Peachy, auteur notamment du Séminaire de Québec.
Premier occupant et locataire des lieux, François-Xavier Garneau y vivra les deux dernières années de sa vie. Il y préparera notamment la quatrième édition de sa monumentale .
Abraham Hamel occupera ensuite la maison pendant quelques années. Ses descendants la vendront à la famille Patry en 1916, qui la cédera à son tour en 1988 à Claude Doiron, amateur éclairé d’histoire et d’architecture. Celui-ci consacrera d’importantes sommes à lui redonner son lustre d’origine et la garnir de meubles d’époque.
Malheureusement, à mesure que la maison retrouvait son aplomb, sa situation financière prenait la direction inverse.
« M. Doiron a manqué de sous, décrit Louis Garneau. Dans , il y avait eu une page complète où il faisait un cri du cœur et il demandait de l’aide. »
Se sentant pris à partie, il a emmené sa conjointe visiter le sobre édifice, à l’austère façade de pierres de taille. « Elle m’a dit : tu ne vas pas acheter ça ? J’ai dit : non, non… »
Mais il pensait oui, oui.
« Je suis tombé en amour avec cette maison-là. Et il y avait le lien avec l’ancêtre. Tous les Garneau descendent de Louis Garneau, qui est arrivé en 1656. »
— Louis Garneau
En somme, Louis Garneau s’est senti tiré par les racines.
« M. Doiron m’a dit qu’il me laissait le contenu de la maison et les meubles si je poursuivais son œuvre. Il voulait faire un peu comme la maison de Victor Hugo à Paris, une maison-musée. »
« On n’a pas signé de contrat. Ç’a été ma parole. Et j’ai poursuivi son œuvre. »
C’est son entreprise qui a fait l’acquisition. « C’était l’équivalent d’un petit bungalow en ville, et ça ne mettait pas en péril notre organisation », indique Louis Garneau.
« C’est certain que ça nous coûte peut-être 10 000 à 12 000 $ par année en entretien. Mais c’est notre part au patrimoine dans la ville de Québec. »
Pour cet entretien téléphonique, il est assis, avec le guide et historien Mario Lussier, dans un canapé qui date de 1920, face à un foyer au charbon dont l’entablement est gravé de l’inscription « Le foyer aux amis ».
« Si je n’avais pas acheté cette maison, les meubles auraient été vendus morceau par morceau à des antiquaires », soulève-t-il.
Il lui arrive d’emmener des clients américains ou étrangers visiter la maison, avant un repas d’affaires au restaurant. « On est toujours très fiers et ça fait des liens intéressants. »
Car l’homme d’affaires est aussi amateur d’histoire : « J’aime savoir d’où on vient, et ça aide à savoir où on s’en va. »